Depuis quand faites-vous cette activité ?

La brasserie existe depuis 2007 et est installée à Saint-Nabord depuis 2009. Notre production se situe entre 80 et 100 hectolitres à l’année, avec une espérance de croissance.
On commence aussi à participer à quelques concours, comme le concours international de Lyon. Nous n’avons pas encore été primés mais j’ai l’espoir que ça arrive un jour ! Il faut dire que je ne joue pas la facilité : je pourrais proposer une bière éphémère juste pour le concours et me classer dans une catégorie spécifique, avec seulement une dizaine de participants, mais ça ne m’intéresse pas. Je préfère aller où il y a plus de monde et essayer d’avoir une vraie reconnaissance, sur une blonde ou une ambrée par exemple.

Comment avez-vous commencé à brasser de la bière ?

J’ai commencé à brasser à l’âge de 15 ans, avec mon grand-père. J’ai toujours été fasciné par la bière. C’est comme pour le vin, c’est vivant : vous la brassez en hiver, elle va réagir d’une certaine façon, vous la brassez en été elle va réagir autrement avec les températures plus hautes. C’est un produit qu’il faut surveiller en permanence. Et puis il y a également le côté festif, amical… tout est réuni.

Qu’aimez-vous le plus dans ce métier ?

Sans hésiter, le relationnel et le travail avec nos ouvriers, parce qu’ils sont reconnus comme étant travailleurs handicapés. Il y a une vraie transmission du savoir et ça leur permet d’apprendre ce métier.
Pourquoi on fait un PH ? Pourquoi on fait une densité ? Pourquoi on travaille comme ci plutôt que comme ça ? Ce qui m’intéresse c’est vraiment cette transmission et les amener à contrôler par eux-mêmes tout le processus de fabrication, de A à Z.

Quelle est votre bière préférée dans votre production ?

Le dernier né, la Rougeotte des Bois ! C’est une bière où j’ai voulu me démarquer de toutes les bières rouges très sucrées, dans lesquelles on oublie finalement tout le côté de la bière. J’ai donc travaillé une bière rouge à base de malt, aromatisée avec des purées de fruit naturelles, et on se retrouve avec une bière qui est très peu sucrée, très peu amère, forte en saveurs de fruits, mais qui va emmener la personne qui n’aime pas la bière à apprécier l’amertume de cette boisson.

Cette idée, je l’ai eue en regardant une émission sur le chou de Bruxelles ! Un chef cuisinier qui travaille dans une cantine y expliquait pourquoi, quand on est enfant, on n’aime pas le chou de Bruxelles, et quand on devient adulte, notre palais s’habitue à l’amertume et on va commencer à aimer ce légume. Je me suis dit « S’il a réussi à faire manger des choux de Bruxelles à ses élèves, je peux faire boire de la bière à quelqu’un qui n’aime pas ça ! ».

Votre activité en 3 mots ? Solidarité, savoir et plaisir
Une motivation ? Augmenter la capacité de l’atelier pour pouvoir transmettre le savoir à plus d’ouvriers
Un lieu des Vosges Secrètes ? Un groupe de rock, des potes brasseurs et une soirée dégustation de bières dans la crypte de l’église de Remiremont : ça serait super rock’n’roll !

– Julien Boutrelle

Vente sur place, du lundi au jeudi de 8h à 17h et le vendredi de 8h à 12h. Visite possible sur demande.